Plus douloureux que le SPM, découvre le TDPM
État dépressif, irritabilité, envie inexpliquée, sautes d’humeur, notre cycle hormonal et la fluctuation des hormones tout au long de ce cycle, et notamment juste avant les règles, peuvent nous rendre vraiment… bizarres !
Alors que tout va bien dans notre vie, on n’a soudain plus envie de rien. On n’arrive plus à se concentrer sur notre travail, on a des idées noires et on pleure très facilement. Heureusement cet état ne dure pas ! Une poignée d’heures à quelques jours, tu es certainement passée par là, tu as connu un SPM.
Chez Louloucup, la santé mentale des femmes nous intéresse. Abordons une forme plus grave du SPM, le TDPM. Derrière ce sigle se cache le trouble dysphorique prémenstruel, une maladie psychiatrique.
Qui est concerné par le TDPM ? Comment le TDPM se traduit-il ? Quelles sont les solutions pour soulager le trouble dysphorique prémenstruel ?
Cycle menstruel, phase lutéale et SPM
Durant le cycle menstruel ou cycle hormonal de la femme, à la phase lutéale (dernière phase du cycle situé entre l’ovulation et les règles), peut survenir le SPM ou syndrome pré menstruel. Nous l’avons déjà abordé ensemble, le SPM est un ensemble de symptômes psychologiques comme physiques que les femmes réglées peuvent connaître avant la venue de leurs règles.
Plus ou moins important, divers et très variable, le SPM peut se traduire par une « simple » migraine comme être un cocktail d’humeurs assez négatives et difficiles à supporter (anxiété, apathie, découragement, irritabilité, etc.)
La liste des symptômes du SPM est très longue. Les professionnels de santé recensent plus de 150 symptômes au total. La palette est donc large.
On compte des symptômes aussi bien :
- physiques (douleurs mammaires, articulaires, maux de têtes, crampes abdominales, nausées, acné, fringales, bouffées de chaleur, dérèglement du transit, etc.)
- que psychologiques ( stress, colère, abattement, pleurs faciles, hypersensibilité, sautes d’humeur, manque de confiance en soi inexpliqué, insomnie, libido en berne, manque de concentration, etc.)
Ces symptômes ne se manifestent pas de la même manière d’un cycle à l’autre ce qui rend le diagnostic encore plus complexe.
Le TDPM, définition
Le TDPM, quant à lui, peut être présenté comme un SPM décuplé. Alors que le SPM n’est pas facile à supporter et à vivre, le TDPM est complètement handicapant et paralyse la journée de la femme qui doit l’endurer, le subir.
Le trouble dysphorique prémenstruel est une maladie psychiatrique et chronique qui empêche la femme de mener sa journée normalement, elle ne peut pas faire son travail ou mener des tâches et activités de tous les jours. Le TDPM impacte donc lourdement le quotidien de la femme (sa vie professionnelle, familiale, amoureuse et sociale) et son humeur générale.
Le TDPM est une version du SPM avec des symptômes psychologiques et psychiatriques plus graves, plus intenses et plus paralysants.
Le TDPM est donc bien différent du SPM. Il n’a rien à voir. Il est aussi différent du SOPK, de troubles menstruels plus classiques ou encore de l’endométriose.
Quels sont les principaux symptômes du TDPM ?
Certains symptômes se dégagent quand on parle de TDPM :
- l’anxiété ;
- une humeur dépressive bien marquée, la personne est submergée par des idées noires et négatives (troubles dépressifs) ;
- un sentiment de colère et une humeur très irritable ;
- et la labilité émotionnelle (humeurs instables, soudaines, disproportionnées).
Mais aussi :
- un manque d’intérêt pour les choses/activités appréciées normalement ;
- des troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie) qui n’arrangent rien à…
- l’état de léthargie et fatigue générale ;
- des troubles de l’appétit ;
- des troubles de la concentration.
Comment se traduit le TDPM ?
Comme tu l’auras compris, le TDPM apparaît à la phase lutéale et est donc intimement lié aux taux d’hormones (œstrogène et de progestérone).
Le TDPM rend une femme épanouie et heureuse, irritable, anxieuse et déprimée juste avant ses règles. La femme souffrant de cette pathologie ne se reconnaît plus et à l’impression de perdre le contrôle d’elle-même. Le TDPM est donc une source de détresse mentale lourde.
Le TDPM surgit juste après l’ovulation et disparait avec la venue de nouvelles règles. Il peut donc durer plusieurs jours (de 1 à 10 jours). Une femme pourra connaître un trouble dysphorique prémenstruel à tout moment dans sa vie.
Qui est concerné par le TDPM ?
Le TDPM apparaît le plus souvent vers l’âge de 30 à 35 ans. Cette maladie psychiatrique touche entre 2 et 8 % des femmes en âge de procréer entre la puberté et la ménopause.
Quelles solutions pour soulager un TDPM ?
On te donnait un tas de conseils pour faire face au syndrome prémenstruel comme mieux manger, faire du sport, fuir le stress. Qu’en est-il du TDPM ? Existe-t-il des traitements spécifiques ? Il y a-t-il des trucs et astuces à connaître pour mieux vivre la phase lutéale si on est sujette au TDPM ?
Le TDPM est une maladie mentale et gynécologique reconnue
Comme ce trouble est reconnu comme maladie mentale et gynécologique, les psychiatres et les gynécologues sont habilités à diagnostiquer le TDPM. Encore faut-il trouver un professionnel en gynécologie ou en psychiatrie compétent et bien au courant de cette pathologie. Sache que le diagnostic sera posé si tu constates et relèves des symptômes lors de deux cycles menstruels consécutifs.
Les traitements proposés pour apaiser le TDPM
Aucun médicament dévolu à soigner le TDPM n’existe encore. La femme atteinte peut, en revanche, s’attaquer aux différents symptômes subis de plusieurs manières :
- avec la prise d’hormones de synthèse ou d’un contraceptif (notamment pour apaiser les troubles psychologiques et troubles de l’humeur),
- avec la prise d’antidépresseurs,
- avec des thérapies cognitives et comportementales (psychothérapie),
- par une hygiène de vie plus adaptée (sport, calme, éviter l’alcool, le café, etc.)
En plus du gynécologue et du psychiatre, l’endocrinologue, le nutritionniste, le psychologue mais aussi le naturopathe et le sophrologue peuvent être d’une grande aide !
S’informer et ne pas rester seule
Tu penses être atteinte par le trouble dysphorique prémenstruel ? Tu n’es pas seule ! Si aujourd’hui encore cette pathologie psychiatrique est peu connue, la voie se libère peu à peu.
L’association TDPM France peut t’aider avec ses groupes de paroles, ses ressources en ligne et ses témoignages à mieux comprendre ce qu’il se passe et à avoir les armes pour mieux affronter cette période très pénible de ton cycle menstruel.